Infos sur la Baie Missisquoi

« Il est temps de passer à autre chose. »

Les membres de Conservation baie Missisquoi, qui assistent impuissants depuis des années à des explosions d'algues bleues chez eux, ont réclamé du premier ministre Charest une rencontre pour lui demander de s'attaquer enfin à la contribution du secteur agricole, la première source d'apports en nitrates et phosphore dans les cours d'eau du sud du Québec.


Pollution diffuse dans la rivière de la Roche à Saint-Armand.
À chaque pluie, cette rivière charrie vers la baie Missisquoi les sédiments, engrais et pesticides provenant de l'érosion de plusieurs terres agricoles du Québec et du Vermont.
Photo prise le 9 juillet 2007. JT


Dans la baie Missisquoi, explique la présidente du groupe de citoyens, Nathalie Fortin, les activités agricoles fournissent 75 % de la charge annuelle en phosphore mais, malgré cette situation clairement documentée, Québec ne poursuit pas et n'émet aucune ordonnance aux municipalités qui ne font pas respecter depuis plus de 20 ans les normes légales sur les bandes riveraines en milieu agricole. Certes, plusieurs agriculteurs et citoyens ont entrepris, en raison des campagnes de sensibilisation, ajoute Mme Fortin, de planter des milliers d'arbres et d'arbustes en rives. Cela a amélioré les concentrations de phosphore dans la rivière aux Brochets en situation de débits moyens ou faibles. Mais globalement, faute de pouvoirs et d'argent consacré à relever le défi, la baie elle-même ne s'améliore pas d'une année à l'autre.

Au contraire, dit-elle, les sédiments s'y accumulent à raison d'un centimètre par année et l'objectif de réanimer la baie en 2009, établi dans une entente Québec-Vermont en 2003, sera carrément raté. En attendant, conclut Mme Fortin, les riverains vivent avec la menace permanente des cyanobactéries, qui les privent de leur plan d'eau chaque été, et cela, malgré les comités fédéral-provincial, les expertises, la sensibilisation et la mobilisation. Il est temps, dit-elle, de passer à autre chose.

Algues bleues - Québec doit s'attaquer aux causes du problème, par Louis-Gilles Francoeur, dans Le Devoir, édition du vendredi 06 juillet 2007

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