Planter des arbres dans la bande riveraine : pourquoi et comment

Certains déversements
sont très visibles;
d'autres le sont beaucoup moins.
 

L'agronome Josée Chicoine définit ainsi la bande de protection riveraine en milieu agricole : « Une zone tampon constituée de végétation herbacée permanente et située en bordure du champ cultivé, le long d'un cours d'eau ou d'un fossé. Cette zone doit être soustraite aux pratiques de travail du sol et être exempte de toute application d'engrais ou produits susceptibles de contaminer les eaux de surface (pesticides par exemple) ».

La bande riveraine
sert à contrôler le ruissellement.
 

Plus loin, elle ajoute que les espèces constituant cette végétation « seront choisies en fonction de chaque situation. Par exemple, un talus avec une forte pente nécessitera des espèces dont le système racinaire se développe en profondeur et d'autres dont le système racinaire est bien développé en surface pour bien retenir le sol à tous les niveaux. »

Après avoir déroulé et assujetti
une pellicule de plastique
à quelque dix mètres de la rive,
on pratique une ouverture
à tous les quatre mètres environ
pour y planter un arbre.
 

Martin Landreville m'a expliqué sur le terrain pourquoi et comment on tient à planter des arbres dans les bandes riveraines. il s'agit de développer ainsi un système racinaire qui retiendra le sol le long des berges plutôt que de le laisser filer dans les cours d'eau lors des pluies et de la fonte des neiges. Plus encore, au fur et à mesure de leur développement, ces racines serviront à filtrer l'eau de ruissellement 'usée' avant qu'elle n'atteigne le fossé, le ruisseau, la rivière.

L'arbrisseau bien en place,
on l'entoure avec soin
d'un carré de plastique
placé sous la pellicule principale
afin d'éliminer toute compétition.
 

La pellicule de plastique permet d'éliminer en grande partie les plantes qui y pousseraient naturellement et de favoriser ainsi la croissance des arbres nouvellement plantés. Il faut donc être très attentif, au moment de la transplantation, afin d'éviter de la déchirer le moindrement. En dernier lieu, il faut insérer dans le périmètre immédiat de l'arbre en place un morceau de plastique préfendu jusqu'en son centre de façon à recouvrir la terre mise à jour et déjouer ainsi la compétition de proximité.

Résultat de l'opération nettoyage :
une pellicule de plastique
sans résidus de terre
et un courant d'eau naturel
libéré de tout obstacle.
 

Il ne faut pas minimiser l'importance du nettoyage dans toute cette opération. Avant de quitter l'emplacement, éliminer la terre en trop sur la pellicule de plastique. Mais surtout, quelques semaines ou quelques mois avant la grande corvée, nettoyer les berges des branches mortes ou affaisées sur les rives afin de libérer le cours de l'eau de tout obstacle qui pourrait entraver son écoulement.

• Travaillez par la bande , par Josée Chicoine, agr., M.Sc. Le Coopérateur agricole, numéro de septembre 2002


• Photos : ILBM, 28 mai 2005 (tous droits réservés)