Poissons morts et carapaces sur les berges
L'état de la situation au 20 juin 2005
Il n'y a pas eu d'autres poissons morts en fin de semaine à la baie Missisquoi.
Selon Jean-Roberge Boucher de la Corporation, la municipalité de Venise-en-Québec a fait parvenir un feuillet aux riverains leur indiquant de mettre les poissons morts dans des sacs verts à la rue. Il y a eu deux collectes de ces sacs organisées par la municipalité afin d'éviter une surcharge pour la collecte des matières résiduelles normale. Merci à Venise pour cette initiative. L'eau s'est éclaircie, elle n'est plus verte. Mais suite aux fortes pluies, le niveau d'eau a monté dans la baie.
Selon Sylvain Primeau du ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, les résultats de laboratoire démontrent que ce n'était pas les cyanobactéries qui étaient dominantes (malgré la présence de microcystis).
Il s'agissait bien d'algues vertes microscopiques comme pédiastrum et cryptomonas.
Le ministère va effectuer le suivi pour les cyanobactéries qui sont présentes mais pas encore préoccupantes pour le moment.
Merci à Pierre Bilodeau et Bertrand Dumas pour la mise au point sur les poissons de la semaine dernière du ministère des Ressources naturelles et de la faune.
Chantal d'Auteuil, directrice générale
Corporation bassin versant baie Missisquoi (CBVBM)
L'état de la situation au 16 juin 2005
La plainte pour mortalité dans la baie Missisquoi a été reçue le 14 juin par notre ministère (Ressources naturelles et Faune, MRNF) ainsi que par le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP). Un représentant du MDDEP s'est rendu sur place pour constater l'ampleur de la mortalité, les espèces touchées, l'étendue du territoire, et rencontrer les plaignants. Des photographies ont été prises. Les poissons observés avaient déjà entamé le processus de putréfaction. Comme dans la plupart des cas de mortalité, il n'est pas possible de procéder à des analyses de poissons sur les poissons morts, car les bactéries diverses et les champignons qui se développent, empêchent de détecter la source même du facteur ayant causé la mort. Pour avoir des résultats représentatifs, il est important d'avoir des spécimens moribonds qui doivent être acheminés au laboratoire le plus rapidement possible.NDLR -- Pour signaler ces spécimens au laboratoire, il faut appeler le ministère des Ressources naturelles et de la Faune, région de la Montérégie, au 450-928-7607 et demander à parler au responsable, Bertrand Dumas.
Toutefois dans le cas qui nous concerne, les événements qui ont précédé la mortalité, les espèces touchées, la période de l'année et les caractéristiques du plan d'eau nous laissent croire à une mortalité due à la flexibactériose. Les bactéries de type flexibacter se retrouvent naturellement dans les plans d'eau et particulièrement dans ceux qui sont dégradés et qui drainent un territoire agricole comme celui de la Baie Missisquoi. Cette bactérie se développe et entraîne des mortalités massives lors du réchauffement subi de l'eau. Les mortalités surviennent lorsque la température atteint 15°C et s'estompent lorque l'eau atteint de 20 à 23°C. Selon les informations obtenues dans le passé par le docteur Mickélian de la faculté de médecine vétérinaire lors de phénomènes semblables, la perchaude est particulièrement sensible à ce genre de mortalité. D'autres espèces sont aussi atteintes mais en nombre moins élevé. Les mortalités par la flexibactériose surviennent toujours tôt en saison alors que les poissons sont plus vulnérables suite au stress causé par le passage de l'hiver et la période de fraye.
Selon Jean Richard qui a effectué une visite sur le terrain le 14 juin, la plupart des poissons étaient des perchaudes. Il y a aussi d'autre espèces moins nombreuses comme le baret et la barbotte. La période de canicule que nous avons connue la semaine dernière a favorisé un réchauffement rapide des eaux de la baie. Si l'on ajoute à cela la vulnérabilité des poissons en cette période de l'année et les conditions qui prévalent dans la baie Missisquoi, l'on peut aisément conclure à une mortalité par la flexibactériose. Nous avons constaté ce genre de phénomène à plusieurs reprises au Lac Waterlo, dans la rivière Yamaska Nord, dans le réservoir Choinière ainsi que dans le lac Brome dans le passé. À chaque fois nous avions eu des conditions similaires. Une fois la mortalité survenue, les forts vents observés dans la baie ont entraîné les cadavres de poissons vers les berges.
En ce qui a trait à ce que les riverains ont identifié comme des écrevisses, il s'agit en fait d'exuvies d'insectes (enveloppe de la larve), dans ce cas-ci de "Dytique" (ceci a été confirmé par Jean Dubé, MRNF). Lorsque la larve change de stade, elle quitte sa carapace pour passer à un autre stade de sa vie. Le réchauffement de l'eau a probablement favorisé l'éclosion abondante de ces insectes. La carapace une fois libérée flotte à la surface de l'eau. Les vents dominants ont entraîné et concentré les carapaces vides vers certaines berges en particulier. On a observé le même phénomène il y a quelques années au Lac Brome.
Bien qu'il cause de nombreux désagréments et inquiétudes pour les riverains, ce genre de phénomène ne représente pas de danger comme tel pour l'homme. Il n'est pas exclu que le phénomènes se répète si des conditions de réchauffement rapide surviennent au cours des prochaines semaines. Le lac Waterlo a connu de nombreuses mortalités de ce genre au cours des vingts dernière années.
par Bertrand Dumas, spécialiste de la faune
Ministère des Richesses natuelles et de la Faune (MRNF)
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