Infos sur la Baie Missisquoi

Comment fait-on le contrôle du phosphore?

    J'ai trouvé la réponse à cette question dans un rapport de Martin Mimeault du ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, et Eric Smeltzer de la Vermont Agency of Natural Resources. On y décrit comment se fait le contrôle périodique du phosphore dans les affluents tributaires de la baie. Le document de 15 pages a pour titre Programme de suivi des charges de phosphore du bassin versant de la baie Missisquoi; il est daté du 5 mai 2005.
On apprend dans ce plan de travail que la surveillance des quantités de phosphore est faite à partir de neuf stations hydrométriques et de onze stations de surveillance de la qualité de l'eau, localisées stratégiquement sur les rivières du bassin versant de la baie Missisquoi (voir la carte ci-après).


AGRANDISSEMENT


Stations d'échantillonnage de phosphore et stations hydrométriques
dans les sous-bassins de la baie Missisquoi
pour mesurer périodiquement les charges de phosphore
provenant du Québec et du Vermont.
(Source : figure 2, page 12 du rapport).


Pourquoi deux types de stations? Selon le rapport, les charges annuelles de phosphore sont « le produit du débit annuel moyen (de l'effluent) multiplié par la concentration annuelle moyenne de phosphore total ». Il faut donc connaître le débit et la concentration de phosphore pour faire les calculs.

Le rapport Mimeault-Smeltzer nous renseigne aussi sur la provenance du phosphore. Des exploitations agricole, bien sûr, mais aussi de nos eaux usées, il ne faut pas l'oublier : la contribution annuelle de chacune et chacun d'entre nous est de 2 grammes de phosphore... (multipliée par 223 000 habitants dans le bassin versant : faites le calcul!)
[Au Vermont,] « huit stations de traitement des eaux usées déversent des quantités notables de phosphore ». [Du côté québécois,] « parmi les vingt municipalités les plus susceptibles de déverser des eaux usées dans les rivières et les cours d'eau du bassin versant, onze sont desservies par un réseau d'égouts. Cependant, les eaux usées de seulement neuf d'entre elles sont traitées par un total de six stations de traitement des eaux usées ».

On y apprend d'autre part que des échantillons sont prélevés vingt fois par année à partir du tablier d'un pont, « en essayant de prélever la plus grande proportion possible lorsque le débit est élevé ». Avis aux esprits scientifiques : le rapport décrit en détail la méthode choisie (et le pourquoi de cette méthode) pour faire l'analyse des échantillons : « méthode de digestion au persulfate, suivie d'une analyse colorimétrique ».

Quels sont les résultats publiés jusqu'à maintenant? Déception à ce chapitre parce qu'il faudra attendre 2006 :
« À compter de 2006, les rapports émanant du Québec et du Vermont pour évaluer les charges de phosphore seront rédigés, révisés, approuvés et publiés conjointement par le MDDEP et le VT DEC environ aux deux ans. Ces documents seront soumis au comité d'experts techniques du programme du bassin du lac Champlain et au Comité mixte sur la gestion du lac Champlain. »

On sait cependant que l'Entente Québec-Vermont vise d'ici 2009 « une charge cible totale de 97,2 tonnes métriques par année (tm/an) pour la réduction du phosphore dans le bassin versant de la baie Missisquoi, soit à 58,3 tm/an la charge cible pour les sources du bassin versant situées dans le Vermont, et à 38,9 tm/an celle pour les sources du Québec ». On sait également qu'en 1991, on a déversé 167,3 tonnes de phosphore dans la baie.

    Le document Programme de suivi des charges de phosphore du bassin versant de la baie Missisquoi est disponible en anglais et en français sur le site du Lake Champlain Basin Program sous le titre Missisquoi Bay Watershed Phosphorus Load Monitoring Workplan, May 2005 (PDF).

     

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