Un budget bien peu encourageant pour la baie
Chronique baiemissisquoise No 2
Malgré l'engagement du 3 août 2004 « de devancer à 2009 l'échéance des travaux de dépollution de la Baie Missisquoi » et malgré les recommandations pressantes que vient de faire à nos gouvernements la Commission mixte internationale les exhortant « à investir davantage et à accélérer le déroulement de leurs programmes respectifs afin de réduire les concentrations de phosphore dans la baie », le gouvernement du Québec ne prévoit rien à cet effet dans les crédits de son budget 2005-2006.Difficile de s'y retrouver
Certes, le budget du ministère de l'Agriculture « destiné à aider les entreprises agricoles à relever les défis de la protection de l'environnement et de la cohabitation harmonieuse sur le territoire » est augmenté de 3,5 millions de dollars. Cependant, les crédits du ministre Mulcair sont amputés de 2 % et ceux du ministère des Ressources naturelles et de la Faune, de 1,2 % : ce qui ne présage rien de bon.

Des engagements sans crédits?
Que faut-il en conclure? Les optimistes diront que notre tour viendra la prochaine fois. Les réalistes, dont je suis, diront plutôt que la guerre contre les cyanobactéries n'est pas encore gagnée à la baie Missisquoi, loin de là, même si à force d'insister sur l'urgence de la situation nous avons eu droit à des déclarations d'appui de nos députés, à des engagements fermes de nos ministres et, tout récemment, à une recommandation sans équivoque de la Commission mixte internationale. Rien n'est encore gagné car au-delà des paroles, l'argent est le nerf de la guerre, dit le proverbe.
Combien faut-il?
Combien d'argent nos gouvernements devront-ils dépenser d'ici 2009 pour que revive pleinement la baie Missisquoi? Difficile de répondre à cette question, nos gouvernements n'ayant rendu public aucun budget prévisionnel à ce chapitre.
Le Vermont prend une longueur d'avance
On peut cependant en avoir une bonne idée en analysant ce que prévoit débourser pour sa part le Vermont. Selon les projections du VERMONT CLEAN & CLEAR ACTION PLAN, c'est 103 833 000 $ US que les États-Unis devront investir durant les quatre prochaines années pour atteindre leur objectif de dépollution de la portion américaine de la baie. L'État du Vermont déboursera à lui seul près de 6 millions de $ US dès cette année :
The state fiscal year 2005 budget includes $5,829,808 in funding for the following statewide or basin-wide programs that will help support additional phosphorus reduction work in the Missisquoi Bay and St. Albans Bay watersheds.

Selon les termes de l'entente Perspectives d'action : un plan progressif pour l'avenir du bassin du lac Champlain, le Québec est responsable de 40 % des apports en phosphore dans la baie. Compte tenu du taux de change, c'est donc jusqu'à 100 millions de dollars canadiens qu'il faut prévoir pour dépolluer notre portion du lac, plus de la moitié de cette somme étant destinée à transformer les pratiques agricoles pour diminuer les rejets de phosphore dans le bassin versant (voir à ce sujet le diagramme du Vermont Clean and Clear Action Plan).
Le temps passe vite.
Déjà dix mois se sont écoulés depuis le dernier bilan du ministre de l'Environnement quant à son plan d'action pour revitaliser la baie Missisquoi... Monsieur le Premier ministre, Messieurs les ministres Audet, Mulcair, Vallières et Corbeil, Messieurs nos députés Paradis et Rioux, après la douche froide de votre dernier budget, nous aurions besoin d'être rassurés.
- Mise à jour (3 mai 2005)
49 000 $ pour freiner l'apport de phosphore de sources agricoles dans la baie Missisquoi
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