Infos sur la Baie Missisquoi

L'heure de vérité pour la baie Missisquoi

Chronique baiemissisquoise
Semaine du 27 juin 2005


Jusqu'à récemment, les réponses à beaucoup de questions concernant le lac Champlain étaient demeurées plus ou moins vagues. La parution la semaine dernière du rapport State of the Lake est venue clarifier les choses.

Un rapport à la portée de tous

C'est un document d'autant plus important qu'il est à la fois crédible, abordable et accessible : State of the Lake est un portrait du lac en 2005 tracé par des scientifiques et des experts, présenté dans un format et un langage qui devraient rejoindre les 571 000 citoyennes et citoyens du grand bassin versant du lac Champlain, d'autant plus qu'on peut se le procurer gratuitement. Existe-t-il une version française du rapport? Elle est en préparation et sera disponible en août, selon un représentant du ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs du Québec, à qui j'ai posé la question.

La baie Missisquoi passée au microscope

La baie Missisquoi ne constitue que 7 % de la surface totale du lac Champlain; elle occupe pourtant une place importante dans le rapport de la Lake Champlain Basin Program (LCBP). Et nos appréhensions concernant la santé de notre lac se voient confirmer : surabondance de phosphore dans l'eau -- plus du tiers de tout le phosphore du lac provient du bassin versant de la baie Missisquoi (p. 9) -- et développement excessif d'algues bleues ou cyanobactéries toxiques de manière récurrente de juillet à septembre depuis 1999. Avec les conséquences que l'on connaît mais qui sont ici confirmées et renforcées : il ne faut pas consommer le poisson de la baie Missisquoi pêché entre juillet et janvier; il faut éviter tout contact avec l'eau dans les zones et pendant les périodes où se développent les fleurs d'eau de cyanobactéries et encore moins la consommer.

Une responsabilité collective

Le rapport précise également la provenance du phosphore dans l'eau, cause première de la prolifération des cyanobactéries : 56 % du phosphore vient des terres agricoles*, 37 % vient des agglomérations urbaines, 7 % seulement vient des forêts (p. 8). Bref, chacun de nous y est pour quelque chose.
    * Dans un récent communiqué, l'Union des Producteurs agricole affirme cependant qu'« environ 28 % du phosphore dans la baie est attribuable à l'agriculture ».
Plusieurs autres aspects sont abordés dans State of the Lake; on y traite entre autres abondamment d'écologie et de biodiversité. C'est un document à lire absolument surtout si vous appartenez à la grande famille des 23 000 habitants du bassin versant de la baie Missisquoi.

L'avenir de la baie dans notre quotidien

State of the Lake Champlain 2005 est à la fois un cri d'alarme et d'espoir, un cri de rassemblement en vue de provoquer un agir collectif pour corriger la situation. Car autant nous sommes collectivement responsables de la détérioration du lac par nos façons d'agir jusqu'à maintenant, autant en modifiant individuellement nos comportements nous pourrons inverser la tendance et ramener la baie Missisquoi à une vie normale dont nous serons tous en bout de ligne bénéficiaires. En cela, State of the Lake est proactif puisqu'il nous recommande de faire une série de gestes bien concrets et à notre portée (p. 24), des gestes qui, additionnés, pourraient faire toute la différence dans quelques années.

You can help the Lake!, lit-on en conclusion. Ce que je traduirais ainsi : « Que puis-je faire pour le lac? »

 

1 commentaire(s) :

  • J'ose esperer que les personnes et fermes concernees seront a la hauteur du probleme qu'ils produises en mettant en pratique les recommandations que les gouvernements leurs proposes.
    p.s.J'ai 44 ans et j'aimerais encore pouvoir me baigner dans ce beau coin de pays.
    Merci a tous ceux qui s'implique pour aider a resoudre ce probleme.

    Par Anonymous Anonyme, 30 juin, 2005 18:56  

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