Infos sur la Baie Missisquoi

4 juin 2007 : Québec « lance une offensive concertée pour la protection de nos lacs et rivières »

Les faits saillants de ce plan d'action
  • Appel à tous les citoyens du Québec à des comportements responsables en vue de préserver l’eau : le gouvernement juge essentiel que chacun s’approprie le fait que l’eau est au centre de nos vies et au cœur de notre avenir et de celui de nos enfants
  • Invitation à toute la population, et plus particulièrement les riverains et villégiateurs, à adhérer à la Charte des lacs, un engagement à mettre concrètement l’épaule à la roue de la protection des plans d’eau
  • Campagne d'information via une ligne téléphonique dédiée (1 877 644-4545) et une page du site Web du MDDEP consacrée aux algues bleu-vert
  • 1 million de $ pour et les conseils régionaux en environnement et les 33 organismes de bassin versant prioritaires avec le mandat de préparer et de mettre en œuvre, avec le milieu, des actions pour contrer les algues bleu-vert (carte des bassins versants prioritaires)
  • 10 millions de $ pour les municipalités qui seront aux prises avec des épisodes d’algues bleu-vert d’être mieux outillées pour faire face à ces évènements, particulièrement celles dont les prises d’eau sont affectées de façon récurrente par des épisodes d’algues bleu-vert afin de garantir à leur population une eau de qualité
  • Un vaste programme de reboisement interpellant l’ensemble des citoyens qui, à terme, leur permettra de planter 2 200 000 arbres en trois ans
  • Une information complète et à jour sur la situation des lacs et des rivières affectés en 2007
  • Selon le Communiqué du MDDEP


Réactions
« Des 12 millions $ attribués dans [le] plan de lutte aux algues bleues, 10 M $ sont destinés aux municipalités qui puisent leur eau potable dans les lacs afin qu'elles se munissent de technologies de traitement adéquates pour éliminer les cyanobactéries de leur réseau d'aqueduc. Étant donné que les municipalités riveraines de la baie Missisquoi sont confrontées à ce problème depuis nombre d'années, des mesures ont déjà été prises pour pallier à cette situation.
(...)
Le plan d'action soumis passe entièrement sous silence l'impact du milieu agricole sur la prolifération des algues bleues. Les solutions existent mais il faut une volonté politique claire pour les adopter et aider le milieu agricole à diminuer l'apport en phosphore dans le lac. Dans la baie Missisquoi, les cyanobactéries sont principalement nourries par le phosphore, dont 75 p. cent provient des terres agricoles, 20 p. cent du secteur résidentiel et 5 p. cent du milieu naturel. Finalement, le plan d'action vise uniquement les lacs alors que dans le cas de la baie Missisquoi, il faudrait agir principalement sur les rivières, les ruisseaux et les fossés agricoles qui se jettent dans la baie. »
Nathalie Fortin, présidente de Conservation baie Missisquoi


« Je m'attendais à quelque chose de plus gros. D'accord avec la priorité de protéger la santé publique, mais ça ne réglera pas le problème des bactéries cette année, ni l'an prochain. Ce n'est plus seulement aux riverains de faire leur part, mais à tout le monde. »
Pierre Leduc, président de la Corporation bassin versant de la Baie Missisquoi via L'Avenir & Des Rivières


« On va arrêter de faire une mauvaise réputation au Lac Champlain, ça touche tout le monde maintenant. Je suis content de voir que les gens se réveillent. C'est platte, mais c'est bon qu'on commence à s'y mettre. Mes citoyens ont déjà sonné l'alarme depuis longtemps. »
Jacques Landry, maire de Venise-en-Québec, via L'Avenir & Des Rivières


« Je suis bien heureux de voir que tout le Québec se rallie à la cause et de ne plus entendre seulement parler du Lac Champlain deux ou trois fois par été. J'aimerais aussi qu'il y ait plus d'emphase dans la revitalisation des berges. »
Réal Pelletier, maire de St-Armand, via L'Avenir & Des Rivières


« La problématique des cyanobactéries est complexe. Elle nécessite une expertise locale adaptée à l’interaction des différentes problématiques à l’échelle des territoires hydrographiques. Les organismes de bassin peuvent fournir cette expertise. La mise en œuvre de ce plan cyanobactéries n’est que la première marche d’un escalier que nous devons gravir pour améliorer la qualité de l’eau de nos lacs et rivières, et nous sommes au moins dans la bonne direction. »
Jean Landry, président du Regroupement des organisations de bassin versant du Québec (ROBVQ).

« Le plan doit s’attaquer à plusieurs secteurs. Par exemple : - Légiférer et financer le reboisement des limites des terres agricoles sur les bassins versants; - Obliger les propriétaires de maisons riveraines et de chalets à mettre aux normes leur fosse sceptique ou à en construire une; - Financer le reboisement des propriétés riveraines et légiférer pour que jamais elles ne déboisent pour avoir une belle vue ou pour faire une bordure de lac bétonnée. Faire chèrement payer les délinquants; - Interdire tout déboisement aux abords d’un cours d’eau ou d’un lac pour des raisons agricoles ou de villégiatures. Si ces quatre mesures étaient mises en place, on commencerait vraiment à s’attaquer au problème. Ça ne semble pas être demain la veille. Tout ce que Québec semble faire, c’est accepter le problème et mettre à jour les installations de traitement des eaux municipales pour filtrer de telles eaux. Je ne dis pas que c’est mal de le faire, bien au contraire, mais on ne s’attaque pas vraiment à la source du problème ou si peu que ça en est presque symbolique plus qu’autre chose. Et, 12 millions pour l’ensemble du Québec, c’est très peu. Une telle somme peut servir à décontaminer un plan d’eau pour un temps, sans plus, alors une province entière... Québec se trompe de cible dans son plan de lutte contre la prolifération des algues bleues. »
Ricardo Codina, La vie rurale


« Ce plan est nettement insuffisant et ne permettra pas de régler le problème des algues bleues dans les cours d'eau. C'est un bon début, mais il n'y a rien pour prévenir la santé du lac. Il n'y a pas de réglementation pour les bandes riveraines ni sur les fosses septiques. Il n'y a pas mention des bateaux à moteur qui font remonter le phosphate en brassant le fond de l'eau. Et c'est le silence total sur l'agriculture, qui rejette beaucoup de phosphate et d'azote. Je ne comprends pas que le gouvernement se déresponsabilise, en refusant de légiférer, alors que le problème touche l'ensemble du Québec ».
Martine Ouellet, vice-présidente de la coalition Eau Secours, via Cyberpresse


« Voilà d'où émane une partie non négligeable du problème des algues bleues au Québec: des comportements délinquants de bien des citoyens habitant à proximité des lacs, des rivières, des ruisseaux. Les mauvaises habitudes de l'un se conjuguent à celles de son voisin. Puis à celles de l'autre. Et ainsi de suite jusqu'à ce qu'une crise éclate. Les algues bleues ont ainsi proliféré comme jamais l'an dernier, aidées par une météo particulièrement propice qui a transformé bien des lacs en purée de brocoli. Devant un tel état de fait, le gouvernement a donc décidé d'agir. Il a dévoilé hier un plan d'action qui permettra notamment de reboiser les rives, d'intensifier les actions communautaires et de mieux informer la population. Mais toute la bonne volonté du monde n'empêchera jamais les citoyens de continuer de faire des gestes qui, à l'échelle individuelle, peuvent sembler bien anodins. Mais qui, on s'en rend bien compte, sont une catastrophe à grande échelle. »
François Cardinal, La Presse


« C'est une vraie farce. Concrètement, il y aura 1 million $ qui seront répartis aux organismes environnementaux. En se disant qu'il y avait 70 lacs aux prises avec des problèmes de cyanobactéries, ça revient à environ 14 000 $ par municipalité. Et qu'est-ce que tu veux qu'on fasse avec 14 000 $ pour le lac Waterloo? Rien! Très peu de municipalités pourront profiter des 10 millions $. »
Pascal Russell, maire de Waterloo, via La Voix de l'Est


« Il faut mettre en oeuvre une réelle gestion intégrée à l'échelle des bassins versant sur l'ensemble du territoire, en commençant par soutenir à hauteur de leurs besoins les organismes de bassins existant. Il faut aussi augmenter le contrôle de la réglementation et la recherche concernant la pollution aquatique, et cela nécessite un budget important. Les citoyens et les citoyennes du Québec ont davantage besoin d'eau potable que de baisses d'impôt. »
Amir Khadir, co-porte parole de Québec solidaire.


« Selon le groupe [Greenpeace], le gouvernement Charest a d'ailleurs empiré la crise en n'incluant pas des mesures concrètes destinées à l'industrie agricole dans son plan de lutte contre les algues bleues, dévoilé au début juin.

"C'est une gestion environnementale en bout du tuyau alors que l'on devrait faire une gestion en amont du tuyau et non pas essayer de ramasser les pots cassés après la contamination", dit Éric Darier, responsable des dossiers liés à l'agriculture chez Greenpeace.

Pour le groupe, Québec plie l'échine devant les agriculteurs avec son plan de lutte basé sur des mesures volontaires et "en faisant passer la responsabilité des échecs à venir sur le dos des résidents, des municipalités et des organisations de gestion des bassins versants" ainsi qu'en passant sous silence l'agriculture.

Il souligne que, pire encore, le Plan d'action concertée sur l'agroenvironnement et la cohabitation harmonieuse, annoncé le 6 décembre 2006, exemptait le secteur agricole de nouvelles mesures environnementales jusqu'en 2010.

L'Union des producteurs agricoles (UPA) a vivement rejeté les accusations de Greenpeace. «"Dire que l'agriculture est le grand responsable [de la prolifération des cyanobactéries] dans les plans d'eau du Québec, c'est faux. Compte tenu que dans plus de la moitié des lacs où il y a des algues bleues, il n'y a pas d'agriculture à plusieurs kilomètres de distance. Donc, il n'y a pas d'effet dans les lacs", dit Martine Mercier, première vice-présidente de l'UPA. »

Le Groupe Greenpeace, site Web de la SRC.

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