Infos sur la Baie Missisquoi

Agir ou attendre?

L'ONU a décrété la décennie 2005-2015 « La décennie de l'eau, source de vie ». Cette semaine, plus précisément le 22 mars, c'est la « Journée mondiale de l'eau », sous le thème L'eau et la culture. Ces jours-ci, à Mexico, se tient le IVe Forum mondial de l'eau, avec comme leitmotiv Des actions locales pour relever un défi mondial.

Plus près de nous, le Comité de concertation et de valorisation du bassin de la rivière Richelieu (COVABAR), organise un colloque de deux jours sous le thème Le Richelieu, héritage à valoriser : les patrimoines naturels et culturels du bassin versant.

Pendant ce temps, dans la région de la baie Missisquoi, nous sommes dans l'attente. L'interminable attente...

    Nous attendons le rapport du ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs sur l'état de la 'déphosphorisation' de la baie. (Selon l'Entente Québec-Vermont, la réduction des apports en phosphore devrait être de 70,1 tonnes par an, dont 27,3 tonnes pour la partie québécoise du bassin versant de la baie Missisquoi.)

    Nous attendons la décision du ministre Claude Béchard quant au tracé de l'autoroute 35 dans la zone inondable de la baie et de la rivière aux Brochets. Le rapport de la Commission du BAPE est maintenant entre ses mains.

    Nous attendons la 'bonne nouvelle' promise concernant la décontamination de la baie lors du Congrès de la Commission jeunesse du PLQ en août 2005.

    Nous attendons les suites que le gouvernement fédéral entend donner aux recommandations de la Commission mixte internationale en mars 2005, notamment « que le Vermont et le Québec augmentent leurs investissements financiers et accélèrent leurs programmes respectifs de réduction des concentrations de phosphore dans la baie ».

    Nous attendons de voir comment M. Claude Béchard entend poursuivre et financer la mise en oeuvre du plan d'action en six points entrepris par son prédécesseur, M. Mulcair, pour la revitalisation de la baie Missisquoi.

    Nous attendons la position de notre nouveau député de Brome-Missisquoi à la Chambre des Communes, M. Christian Ouellet, quant à la situation qui prévaut à la baie Missisquoi. En fera-t-il, comme son prédécesseur, une de ses 'priorités absolues'? Rien ne le laisse croire jusqu'à maintenant.

    Nous attendons les actions qu'entendent mener les MRC du Haut-Richelieu et de Brome-Missisquoi (Vision Brome-Missisquoi) qui ont placé la décontamination de la baie Missisquoi dans leurs priorités.

    Nous attendons la concrétisation de la Politique nationale de l'eau (2002) en termes de financement des activités rattachées au plan directeur de la Corporation bassin versant de la baie Missisquoi. Il faut se rappeler que les activités de la CBVBM ont été paralysées en 2005, faute de financement.

    Nous attendons de voir comment les municipalités riveraines vont s'impliquer dans la gestion des cours d'eau qui font partie, depuis janvier 2006, de leurs compétences exclusives. (Loi 62)

    Nous attendons la météo. « Summer [2005] has been comparatively dry. That means the three rivers draining into Missisquoi Bay did not carry as heavy a load of dirt and fertilizer as they did after the heavy rains of summer 2004. » (Mary Watzin) Aurons-nous un été 2006 sec ou pluvieux?

    Nous attendons que les agriculteurs appliquent leur « plan de stabilisation des berges et de fertilisation pour mieux gérer l'utilisation des fumiers et des lisiers ». 85 % d'entre eux ont un tel plan, selon René Walaszczyk.

    Nous attendons que pour une ixième année, des équipes de bénévoles dévoués et soucieux de notre environnement continuent à poser des petits gestes dans le cadre de « plans d'action [qui] doivent plus que jamais être composés de stratégies globales et à long terme pour sauvegarder les ressources naturelles et ainsi assurer un développement durable » (Nathalie Fortin, prés. de CBM).

    Nous attendons que la Conférences des Élus de la Montérégie Est annonce son programme pour célébrer, en 2009, le 400e anniversaire du passage de Samuel de Champlain dans la région.

    Nous attendons... (Ajoutez ici vos attentes personnelles.)

En documentant cette liste partielle de nos attentes collectives, je me suis demandé s'il pouvait en être autrement après toutes ces années pendant lesquelles nous n'avons pu qu'assister impuissants à la détérioration de nos cours d'eau, à la stagnation de notre économie et à l'effritement de nos institutions locales... Et je me suis dit que cet attentisme, si nous y souscrivons, risque de nous mener tout droit à l'aliénation, c'est-à-dire à nous sentir étrangers chez nous.

Il nous faut réagir avant qu'il ne soit trop tard. Attendre, mais attendre activement : ne serait-ce qu'en rappelant à nos élus leurs engagements. Attendre mais aussi agir : en participant par exemple aux activités que nous proposent les groupes locaux. Attendre mais aussi en imaginant l'environnement que nous voulons laisser à celles et ceux qui nous survivront, pour qu'ils s'y sentent chez eux.

Il me semble que nous serions mûrs pour un projet collectif d'envergure dans la région. Un projet de développement qui nous sorte de notre torpeur, un projet qui nous rassemble et nous ressemble à la fois... Un projet stimulant qui pourrait transformer notre attente en agir d'ici 2009.

 

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