Lac Champlain
Lac transfrontalier de 1 269 km² de superficie partagé entre cinq autorités étatiques (le Canada, les États-Unis, le Québec, l'État de New York et celui du Vermont) et situé presque entièrement du côté américain. Seule l'extrémité nord-est du lac, la baie Missisquoi, se trouve en territoire canadien, au Québec. Long de 201 km et large de 0,8 à 23 km, il s'alimente des eaux du lac George et se déverse dans la rivière Richelieu. Les îles y sont nombreuses.
Informé de son existence par les Amérindiens dès 1603, Champlain ne l'explore qu'en 1609 et le baptise Lac de Champlain, cette même année. Le nom géographique connaît une grande stabilité en français. En 1612, une carte de Champlain indique «Lac de champlain». La particule est supprimée dès 1656 sur la carte du Canada de Nicolas Sanson. Les Abénaquis le nomment Pitawbagok, c'est-à-dire au lac du milieu ou au lac double, faisant peut-être allusion, dans ce dernier cas, à la partition géographique du lac causée par la disposition et la dimension de ses îles principales.
Le lac Champlain et sa région ont constitué l'un des pôles principaux des conflits de l'ère coloniale. En premier lieu, le baptême du lac par Champlain en 1609 est mentionné, dans ses récits, immédiatement après l'attaque qu'il a menée avec ses alliés amérindiens contre les Iroquois, sur les bords de ce lac. À cet égard, de même que le Richelieu a porté autrefois le nom de Rivière des Iroquois, on trouve dans les Relations des Jésuites une toponymie d'inspiration semblable pour le lac, soit Mer des Iroquois, Lac des Iroquois, Lacus Irocoisiensis, Lac Hiracoies, Lac Hircacoies, en plus de Lacus Champlinus.
À la fin du Régime français, la région est un théâtre d'affrontement des armées françaises et anglaises au cours de la guerre de Sept Ans. La victoire du général Montcalm au fort Carillon (1758) y demeure l'épisode le plus célèbre. Puis, c'est la guerre de l'Indépendance américaine qui voit se livrer, au lac lui-même, le premier combat naval du conflit. Enfin, en 1814, eut lieu, dans la baie de Plattsburgh, la dernière bataille navale de la guerre anglo-américaine qui avait débuté deux ans plus tôt.
À cette période troublée succède, avec la Révolution industrielle, une ère d'échanges commerciaux et touristiques qui va toujours s'intensifiant, favorisés par la mise en place de grandes infrastructures de transport, incluant le premier chemin de fer canadien, construit dans le but de relier Montréal et le lac Champlain.
Le lac sert encore de nos jours de voie de navigation commerciale, en plus d'attirer de nombreux estivants.
Source : Noms et lieux du Québec, ouvrage de la Commission de toponymie paru en 1994 et 1996 sous la forme d'un dictionnaire illustré imprimé, et sous celle d'un cédérom réalisé par la société Micro-Intel, en 1997, à partir de ce dictionnaire.
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