Le casse-tête de la baie Missisquoi

Chronique baiemissisquoise
Persistance des cyanobactéries à la baie Missisquoi :
à la recherche des morceaux du casse-tête

Automne 2006. J'entreprends la rédaction de ma plus longue chronique baie missisquoise depuis l'ouverture de ce site, il y a 3 ans. Objectif : trouver ce qui NOUS empêche d'agir plus énergiquement pour sauver la baie Missisquoi, elle qui étouffe littéralement sous l'effet des cyanobactéries (NOUS = moi, vous, les naturalistes, les riverains, la population du bassin versant, nos élus aux niveaux municipal, provincial, fédéral...).

Il me faudra sans doute des semaines pour l'écrire à cause de la recherche qu'elle implique et du temps que je peux y consacrer; elle s'étalera probablement sur des pages et des pages -- je ferai des chapitres s'il le faut! -- dans lesquelles j'essaierai de rassembler à ciel ouvert les pièces du casse-tête qu'est devenu l'état de la situation à la baie Missisquoi. Tout ça en vue d'en trouver les pièces manquantes, d'identifier le bogue qui paralyse l'action malgré tant d'études produites sur ce gâchis environnemental. Comment se fait-il qu'en 2006 les cyanobactéries prolifèrent plus que jamais dans la baie Missisquoi alors qu'études après études et avis publics après avis publics nous mettent en garde depuis au moins 5 ans du danger qu'elles représentent?

Et pourquoi faire cette chronique maintenant? Parce que ces dernières années, nos gouvernements se sont engagés à poser des gestes concrets pour diminuer la quantité de phosphore dans la baie; ils en ont d'ailleurs posé quelques-uns jusqu'à l'an dernier mais en 2006, PLUS RIEN... Pourquoi?

Qu'est-ce qui se passe donc pour qu'on laisse ainsi mourir à petit feu la baie Missisquoi et péricliter la région environnante? D'hypothèse en hypothèse, j'espère bien le découvrir.

À suivre, si vous vous posez les mêmes questions... D'autres morceaux du casse-tête s'ajouteront. Vos contributions sont les bienvenues, notamment si vous avez des pistes de réponses documentées.

Premier morceau du casse-tête :
CYANOBACTÉRIES ET SANTÉ
Les cyanobactéries ne constituent peut-être pas un réel danger pour notre santé...

Compte tenu qu'on les laisse proliférer année après année, jusqu'à quel point les fleurs de cyanobactéries constituent-elles vraiment un danger pour la santé? Dit autrement : si les cyanobactéries mettaient vraiment en péril notre santé, nos gouvernements ne prendraient-ils pas toutes les mesures possibles pour en freiner la prolifération?

RÉSULTAT
Toute la documentation que j'ai pu consulter pour tester ma première hypothèse va dans le même sens : les cyanobactéries peuvent provoquer différentes maladies plus ou moins graves selon le type de cyanotoxines qu'elles libèrent : allergies, irritations (dermatotoxines); maladies du foie, gastro-entérites (hépatotoxines); dommages au système nerveux pouvant aller jusqu'à provoquer la mort (neurotoxines).

Pour avoir un aperçu plus élaboré et illustré des effets que peuvent avoir les cyanobactéries sur la santé, consulter la présentation ci-contre faite en juin 2006 par Danielle Gaudreau de la Direction de la santé publique de la Montérégie, lors de l'assemblée générale de la Corporation bassin versant baie Missisquoi. (Merci à Chantal d'Auteuil, directrice générale de la CBVBM, de nous avoir fourni ce document.)

Pour obtenir plus de détails, consulter l'article synthèse sur la documentation que j'ai pu consulter en ligne sur le sujet : vous y trouverez la liste des documents parcourus, avec la référence et un lien permettant d'accéder au texte intégral ainsi que des extraits du document.

Notre santé est donc vraiment menacée par les cyanobactéries. Mais alors, comment se fait-il qu'on laisse année après année les 'fleurs de cyanobactéries' proliférer dans la baie Missisquoi?

Deuxième morceau du casse-tête :
LA QUANTITÉ DE CYANOBACTÉRIES
Les cyanobactéries ne sont peut-être pas en quantité suffisante pour justifier des mesures énergiques en vue d'enrayer leur prolifération...

Existe-t-il des chiffres permettant de mesurer la quantité de cyanobactéries dans la baie Missisquoi ces dernières années? C'est ce que je vais tenter de trouver dans la documentation disponible.

Troisième morceau du casse-tête :
L'ORIGINE DES CYANOBACTÉRIES
On ne sait peut-être pas ce qui cause la prolifération des cyanobactéries...

D'où vient cette quantité excessive de cyanobactéries dans la baie Missisquoi? Je vais essayer de documenter les hypothèses qui circulent à ce sujet, la principale étant la trop grande quantité de nutriments dans l'eau, notamment de phosphore.

Quatrième morceau du casse-tête :
LES MOYENS D'ENRAYER LA PROLIFÉRATION DES CYANOBACTÉRIES
Les scientifiques s'entendent-ils sur les mesures à prendre pour que cesse l'apparition récurrente des cyanobactéries dans la baie Missisquoi? Les responsables politiques de l'eau ont-ils commencé à agir pour que ces mesures soient appliquées?

Dans la foulée des engagements politiques comme l'Entente Québec-Vermont, qu'est qui s'est réellement fait pour les appliquer? Recherches, règlementation, investissements? Peu de choses : c'est du moins l'impression que j'ai. Mais je vais en faire l'inventaire pour en avoir le coeur net.

Cinquième morceau du casse-tête :
LE SIGNAL D'ALARME QUE CONSTITUENT LES CYANOBACTÉRIES
La prolifération des cyanobactéries serait-elle un phénomène irréversible comme l'est le réchauffement de notre planète? Serait-elle liée à la surconsommation, donc à nos choix de société? Bref, serions-nous face à quelque chose qui dépasse notre capacité humaine d'agir?

À suivre, si vous vous posez les mêmes questions... D'autres morceaux du casse-tête s'ajouteront. Vos contributions sont les bienvenues, notamment si vous avez des pistes de réponses documentées.

Jean Trudeau, éditeur
Ici la baie Missisquoi